Au summum de la mode : la grande revanche des friperies

Intérieur branché | Friperie Boutique Kilo Shop Saint-Michel
Publié le 02 décembre 2023

Au summum de la mode : la grande revanche des friperies

L’inflation comprimant le pouvoir d’achat, la chasse aux bonnes affaires et aux petits prix profite aux enseignes vintage bien établies et aux magasins éphémères.

C’est la chasse aux bonnes affaires. Même un vendredi de Black Friday, les friperies parisiennes du quartier des Halles accueillent une clientèle d’habitués, des « modeuses » à la pointe des tendances. Comme si les vêtements d’occasion étaient devenus, plus qu’un endroit où faire de bonnes affaires, un « hot spot » pour influenceurs.

« Le profil de la clientèle a changé », constate un expert de l’Institut Français de la mode. « Il y a deux catégories de clients de friperies, ceux qui sont à l’affût de petits prix et ceux qui recherchent le bon rapport qualité prix sur une pièce à la mode tout en étant dans une logique de déconsommation », poursuit-il. Les magasins de fripes situés vers la rue Rivoli attirent aussi les touristes.

Pop-up stores

Après la pandémie, dans un contexte d’arbitrages de consommation, on a vu fleurir, au-delà des traditionnels dépôts-ventes, des pop-up stores consacrés à la fripe dans les quartiers à la mode. Certains misent sur les prix bas avec parfois des articles à partir 0,95 euro ! D’autres ont un ancrage mode, se concentrant parfois sur une ou deux décennies dans des espaces éphémères exigus.

Alors que 621 établissements de commerce de la personne (habillement, chaussures, bijoux) ont disparu entre 2020 et 2023 à Paris, les solderies ont gagné du terrain : sur la même période, la capitale aurait vu apparaître plus de 67 nouvelles friperies, selon une étude de l’APUR. Le commerce physique suit la dynamique de la seconde main en ligne.

On est loin des friperies qui proposent des vêtements au kilo. Dans les enseignes KiloShop, le tarif au kilo varie entre 20 et 60 euros. C’est bien au-delà des prix proposés dans les ventes solidaires. Mais Emmaüs souffre de la concurrence de la seconde main d’enseignes et des plateformes comme Vinted. La concurrence est vive entre friperies.